RS/RNCP : quel répertoire pour votre certification ?
Depuis 2019, France Compétences tient à jour deux répertoires qui conditionnent la reconnaissance et le financement des formations : le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) et le Répertoire spécifique (RS). L’inscription dans l’un de ces registres est indispensable pour rendre une formation éligible au Compte personnel de formation (CPF) et attester de sa valeur.
Mais quel répertoire choisir ? Le RNCP recense les titres et diplômes qui prouvent un niveau de qualification professionnelle, tandis que le RS regroupe des certifications visant des compétences complémentaires.
Cet article explique les rôles de chacun et fournit des repères pour orienter votre certification
Table des matières
En bref, dans cet article :
• Le RNCP certifie un métier complet avec un niveau de qualification reconnu par l’État (diplômes, titres pro, CQP…).
• Le RS valorise une compétence complémentaire, transversale ou réglementaire (langues, bureautique, habilitations…).
• Le RNCP est structuré en blocs de compétences, avec des formations longues ; le RS, en parcours courts, sans blocs.
• Pour inscrire une certification, il faut déposer un dossier via France Compétences, selon 9 critères (RNCP) ou 6 critères (RS).
• Le bon choix dépend de la finalité de votre formation : métier → RNCP ; compétence → RS.
• L’enregistrement est valable 5 ans, renouvelable.
• Vous pouvez être accompagné dans vos démarches et utiliser des kits pour faciliter le dépôt (ex : Fast Certif).
RNCP : certifier un métier
Le RNCP est l’annuaire officiel des qualifications professionnelles. Il recense tous les diplômes et titres à vocation professionnelle et atteste d’un niveau de qualification reconnu par l’État. On y trouve :
- Les diplômes nationaux et les titres professionnels (CAP, bac pro, BTS, master…) inscrits de droit.
- Les titres à finalité professionnelle délivrés par des chambres de commerce ou des organismes privés, soumis à l’examen de France Compétences.
- Les certificats de qualification professionnelle (CQP) créés par les branches professionnelles.
L’inscription est valable cinq ans et doit être renouvelée après une nouvelle évaluation. Pour être acceptée, une demande doit démontrer l’adéquation entre les compétences visées et les besoins du marché du travail et respecter neuf critères définis par France Compétences (emploi des titulaires, impact sur l’emploi, qualité des référentiels, modalités d’évaluation, prise en compte des obligations légales, possibilité de VAE, cohérence des blocs de compétences et association des partenaires sociaux).
Lorsque vous envisagez de déposer une certification au RNCP, la question centrale est : votre formation prépare-t-elle à un métier dans son ensemble ? Le RNCP vise à certifier la maîtrise d’un métier, pas seulement une technique ou un savoir-faire.
La structure des certifications RNCP est organisée en blocs de compétences correspondant aux différentes activités du métier. La certification RNCP couvre l’ensemble des compétences nécessaires à l’exercice du métier, les activités et les compétences étant organisées en blocs. Ces parcours sont généralement longs, afin de prendre le temps de couvrir toutes les composantes du métier.
RS : valoriser des compétences complémentaires
Le Répertoire spécifique accueille les certifications qui ne justifient pas d’un métier complet. Selon l’article L. 6113‑6 du Code du travail, sont enregistrées pour cinq ans maximum les certifications et habilitations correspondant à des compétences professionnelles complémentaires. France Compétences distingue trois familles :
- Habilitations réglementaires : obligations légales pour exercer un travail (habilitation électrique, FIMO…).
- Certifications transversales : compétences mobilisables dans plusieurs métiers, comme les langues ou la bureautique.
- Certifications complémentaires : techniques spécifiques ou méthodes, par exemple la modélisation BIM ou des normes de soudure.
Les intitulés du RS doivent mettre en avant la compétence ciblée, sans reprendre un nom de métier. Contrairement au RNCP, le référentiel n’est pas structuré en blocs et les formations sont plus courtes. Elles visent à enrichir l’employabilité des professionnels.
Quelques exemples : “Cuisine et pâtisserie de santé”, qui atteste de la capacité à élaborer des menus favorables à la santé, ou “Piloter un drone dans le secteur du BTP et du génie civil”.
Résumé des différences principales
Aspect | RNCP | RS |
Objectif | Certifier la maîtrise d’un métier et reconnaître un niveau de qualification | Attester d’une compétence complémentaire, transversale ou réglementaire |
Types de certifications | Diplômes d’État, titres professionnels, titres à finalité professionnelle, CQP | Habilitations, certifications en langues, en informatique, techniques spécifiques |
Organisation du référentiel | Blocs d’activités et de compétences | Ensemble homogène de compétences sans blocs |
Durée des parcours | Formations longues pour couvrir toutes les compétences d’un métier | Parcours courts ou modules de spécialisation |
Critères d’inscription | 9 critères (insertion des titulaires, impact sur l’emploi, qualité du référentiel, etc.) | 6 critères centrés sur l’utilité et l’adéquation au marché |
Durée d’enregistrement | 5 ans renouvelables | 5 ans renouvelables |
Comment procéder ?
Déposer un dossier
Les demandes d’enregistrement se réalisent via une téléprocédure unique sur le site de France Compétences. Vous devez créer un compte puis soumettre un dossier qui décrit l’objectif de la certification, les compétences visées, les modalités d’évaluation et les voies d’accès. Pour le RNCP, la demande doit démontrer l’insertion professionnelle des titulaires et l’impact sur l’emploi. Pour le RS, l’accent porte sur l’utilité de la compétence par rapport au marché et sa complémentarité
Phase d’instruction
Après un premier contrôle formel, un instructeur peut solliciter des pièces complémentaires. La Commission de la certification professionnelle rend ensuite un avis favorable, défavorable ou ajourné. L’ajournement permet de revoir et compléter le dossier. Quel que soit le répertoire, il est crucial de préparer un dossier rigoureux et de respecter les critères définis par France Compétences.
Choisir le bon répertoire
Pour déterminer le répertoire pertinent, interrogez la finalité de votre formation :
- Votre programme forme à un métier : optez pour une inscription au RNCP afin d’obtenir une reconnaissance officielle et d’assurer la lisibilité de vos titres sur le marché. Ce choix s’impose pour les formations diplômantes ou les certifications exigées pour exercer une profession.
- Votre formation apporte une compétence spécifique : en cas d’habilitation obligatoire, de certification en langues, en informatique ou d’une technique particulière, le RS est mieux adapté. Il permet de valoriser une expertise additionnelle sans prétendre à une qualification complète.
Vous hésitez ? Analysez si la compétence visée correspond à un bloc de métier ou à une compétence transversale. France Compétences met à disposition des guides, et l’accompagnement de consultants spécialisés peut sécuriser votre démarche.
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Conclusion : tirer parti des répertoires
Le RNCP et le RS répondent à des finalités distinctes mais complémentaires. Le premier certifie des professions et favorise l’insertion durable dans l’emploi, le second valorise des compétences ciblées qui améliorent l’employabilité. Choisir le bon registre, préparer un dossier complet et respecter les critères d’éligibilité sont des étapes indispensables pour rendre vos formations éligibles au CPF et renforcer votre crédibilité.
Avant de déposer une certification, assurez‑vous également que votre organisme est en règle : numéro de déclaration d’activité, conformité au référentiel Qualiopi, référentiels pédagogiques solides.
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