La certification Qualiopi, exigée pour accéder aux financements publics, repose sur des critères de qualité stricts, notamment la transparence et l’information du public. De ce fait, le rôle du site internet de l’organisme de formation suscite de nombreuses questions : est-il obligatoire ? Que doivent contenir ses pages pour satisfaire un auditeur Qualiopi ? En réalité, le Référentiel National Qualité (RNQ) ne rend pas explicitement le site web obligatoire pour obtenir la certification. Toutefois, disposer d’une vitrine en ligne facilite grandement la mise en œuvre des indicateurs Qualiopi et répond aux attentes implicites de l’auditeur en matière de communication et de transparence.
Un site web non obligatoire… mais fortement recommandé
Il est donc possible de réussir l’audit Qualiopi sans site web, à condition de fournir autrement toutes les informations requises. Néanmoins, les auditeurs s’attendent à trouver quelque part les éléments essentiels du critère 1. Un site internet bien conçu devient alors un outil de choix pour centraliser ces données. Par exemple, un site permet de donner au public en un seul clic les détails sur l’offre de formation : contenu, objectifs, prérequis, durée, modalités (présentiel/distanciel), tarifs et contacts. Le Critère 1 exige que l’organisme informe de manière claire et accessible ses clients potentiels sur les prestations proposées et le site est l’un des moyens les plus efficaces pour mettre à jour et rendre publics ces éléments. De même, publier sur le site les programmes de cours, les fiches d’information ou les contrats permet de répondre aux attentes documentaires de l’auditeur, tout en facilitant l’accès pour les stagiaires.
Au-delà de la conformité, un site web apporte un gage de professionnalisme et de visibilité. Les clients et financeurs s’attendent aujourd’hui à consulter le site officiel de l’organisme avant de s’engager. À défaut, l’absence de site peut être perçue comme un manque de crédibilité. Pour un formateur indépendant ou une petite structure, le site est aussi un levier de communication essentiel : il accroît la notoriété sans dépendre uniquement du bouche-à-oreille. En pratique, même s’il est possible d’utiliser des alternatives (plateformes LMS, documents papier ou e-mailing) pour diffuser l’information Qualiopi, ces méthodes sont moins transparentes et moins faciles à auditer qu’un site accessible à tous. En somme, le site web n’est pas requis par le référentiel, mais il constitue un atout pour satisfaire les auditeurs et valoriser la démarche qualité.
Les critères Qualiopi couverts par le site web
Les indicateurs du référentiel Qualiopi soulignent à plusieurs reprises l’importance de la diffusion d’informations claires et vérifiables (Critère 1) et du suivi des publics (Critère 6-7). Le site Internet peut servir de preuve pour de nombreux d’entre eux, notamment :
- Offre de formation complète (Indicateur 1 du Critère 1) – le site doit présenter l’ensemble des prestations (intitulé, programme, objectifs, prérequis, durée, modalités pédagogiques, conditions d’accès, tarifs, coordonnées, accessibilité aux personnes handicapées…). Un site structuré permet de présenter en détail chaque formation et de s’assurer que « l’information soit claire, détaillée et accessible au public ».
- Taux de réussite et de satisfaction (Indicateurs 2 et 3 du Critère 1) – on y diffuse les indicateurs de résultats adaptés au public formé. Par exemple, afficher les taux de réussite aux examens ou certifications préparées, le taux d’insertion des diplômés, ou les taux de satisfaction des stagiaires rassure les prospects et répond aux exigences des indicateurs 2 (performances) et 3 (taux d’obtention de certifications).
- Modalités d’organisation (Indicateur 9 du Critère 6) – le site doit détailler les conditions pratiques : procédures d’inscription, calendriers, rythme des cours, dispositifs d’accompagnement (distanciel, tutorat, ateliers…), ressources pédagogiques disponibles, modalités d’évaluation, etc. Un site clairement organisé garantit que les conditions de déroulement des prestations sont transparentes.
- Parcours des apprenants (Indicateur 12 du Critère 7) – il convient aussi de mentionner les mesures de suivi et d’accompagnement : tutorat, coaching, ateliers d’aide à l’insertion… Ces dispositifs peuvent être décrits dans une section « vie de l’apprenant » du site pour montrer l’engagement de l’organisme envers la réussite des stagiaires.
- Satisfaction et retours d’expérience – même si le référentiel ne l’impose pas directement, afficher sur chaque page de formation la note moyenne issue des enquêtes de satisfaction des stagiaires est attendu. En effet, la législation récente exige l’affichage de cette note moyenne (indicatif de l’IND.7). De plus, publier quelques témoignages d’anciens apprenants renforce la confiance des visiteurs.
Ainsi, en pratique, un site web complet aborde point par point les indicateurs Qualiopi liés à l’information et aux résultats. Autrement dit, les auditeurs s’attendent à trouver sur le site tous les éléments nécessaires pour comprendre l’offre de formation : c’est une vitrine de la transparence exigée par Qualiopi.
Affichage du certificat Qualiopi sur le site
L’article 1er de l’arrêté du 31 mai 2023 impose désormais que le certificat Qualiopi soit affiché sur le site web de l’organisme certifié. En clair, le certificat officiel doit être publié dans un lieu accessible (par exemple sur la page d’accueil ou une page dédiée à la certification). L’auditeur vérifiera systématiquement cette présence lors de l’audit de surveillance ou de renouvellement. En cas d’absence de site web, l’organisme doit pouvoir fournir une copie à toute personne qui en fait la demande (candidat, apprenant ou financeur). Le non-respect de cette exigence est sanctionné comme une non-conformité majeure.
L’affichage du certificat est non seulement une obligation légale, mais aussi un signal fort de transparence. Les visiteurs du site peuvent immédiatement constater que l’organisme répond aux critères les plus exigeants du référentiel. En rendant le certificat visible et lisible en ligne, on suit les recommandations officielles et on montre aux stagiaires et financeurs que la qualité de la formation est attestée.
Utilisation du logo Qualiopi et autres mentions
Même si l’usage du logo Qualiopi n’est pas formellement imposé par le référentiel, il est très courant et recommandé pour valoriser la certification. Mentionner clairement ce label renforce la crédibilité de l’organisme auprès des prospects et partenaires. En revanche, il faut respecter strictement la Charte d’usage du logo Qualiopi. Concrètement, cela signifie :
- Télécharger le logo officiel auprès d’une source fiable (site du gouvernement ou certificateur) pour obtenir la version correcte intégrant le drapeau Marianne et la mention « République Française ».
- Ne pas déformer ni recolorier le logo. La charte graphique impose des couleurs précises et interdit les versions noir et blanc. Si le fichier est au format PNG, il doit être placé sur un fond blanc.
- Placer le logo de façon visible mais non intrusive, en laissant de l’espace autour. Veiller à ne pas multiplier les logos au point de diluer leur impact.
- Ne pas apposer le logo Qualiopi sur les pages de description de chaque formation individuelle. La certification porte sur l’organisme, pas sur une formation spécifique, il est donc interdit de faire figurer le logo Qualiopi sur les fiches détaillées des modules.
Outre le logo, le site doit respecter les mentions légales habituelles : nom et coordonnées de l’organisme, numéro SIRET, hébergeur, etc. En particulier, bien que non exigé par Qualiopi, il est conseillé de faire figurer le numéro de déclaration d’activité (NDA). Le Code du travail impose en effet que ce numéro soit indiqué sur les devis, contrats ou factures. Sur le site (page « Mentions légales » ou « Contact »), le NDA peut être mentionné sous la forme officielle recommandée (ex. « enregistré sous le numéro … auprès du préfet de région de … »). En résumé, inclure le NDA sur le site renforce simplement la conformité administrative de l’organisme.
Pratiques à privilégier et pièges à éviter pour répondre aux attentes des auditeurs
Pour répondre pleinement aux attentes des auditeurs, le site doit être clair, à jour et facile à naviguer. Quelques bonnes pratiques :
- Pages aérées et menu explicite. Organisez le site avec des sections distinctes : « Nos formations », « Notre organisme », « Contact », etc. Chaque formation devrait avoir sa propre page décrivant le programme, les objectifs et les modalités…
- Informations complètes et à jour. Affichez toujours les données obligatoires : objectif, contenu et tarif de chaque action de formation. Tenez compte de mettre à jour les dates et les tarifs, et publiez la moyenne des avis des stagiaires (au moins une fois par an). Un site obsolète ou partiel peut inquiéter l’auditeur.
- Contact et parcours de navigation simples. Un formulaire de contact ou d’inscription, et des coordonnées visibles, démontrent que l’organisme est joignable et structuré. Les auditeurs attendent que les futurs apprenants puissent facilement trouver et prendre contact (élément du critère 1).
- Responsive et accessibilité. Assurez-vous que le site s’affiche correctement sur mobile et tablette. Prévoyez des alternatives textuelles pour les images (handicap visuel) et respectez autant que possible les normes d’accessibilité web. L’indicateur 1 mentionne l’accessibilité aux handicapés, ce qui implique que le site ne doit pas être un obstacle pour certains publics.
- Visibilité du certificat et du logo. Comme indiqué plus haut, placez le logo et surtout le certificat sur la page d’accueil ou dans un onglet bien identifiable. Un visiteur (ou auditeur) doit pouvoir cliquer et voir clairement le document Qualiopi sans recherche laborieuse.
À l’inverse, plusieurs erreurs sont à éviter, sous peine de dégrader l’évaluation :
- Informations cachées ou incomplètes. Ne réservez pas les détails de l’offre aux seuls apprenants inscrits. Par exemple, dissimuler le programme ou les évaluations du public derrière un espace privé entrave la transparence exigée. Tous les éléments clés (objectifs, contenu, prix, durée) doivent être consultables sans authentification.
- Omettre le certificat en ligne. Si votre site existe mais que vous n’y affichez pas le certificat Qualiopi, l’auditeur considérera cela comme une faute grave (cf. arrêt du 31 mai 2023).
- Mauvaise utilisation du logo. Évitez de détériorer le logo Qualiopi (couleurs modifiées, proportions altérées) ou de le mettre sur les pages de formation. De tels écarts relèvent d’une infraction à la charte officielle et peuvent entraîner une non-conformité.
- Contenu trompeur ou excessif. Ne surestimez pas vos performances (taux de réussite fantaisistes) et n’assimilez pas le logo à d’autres produits ou certifications. Par exemple, la charte interdit de déposer des marques similaires ou d’utiliser Qualiopi à des fins politique. En somme, le site ne doit pas induire en erreur sur la certification ni promouvoir des services non couverts.
Communiquer et valoriser Qualiopi via le site
Au final, le site Internet est un outil de communication majeur pour mettre en valeur la certification Qualiopi. En plus de remplir les exigences du référentiel, il permet d’illustrer concrètement votre démarche qualité. Affichez le logo Qualiopi et vos engagements sur la page d’accueil, réservez un espace pour présenter le label et les certifications préparées. N’hésitez pas à mentionner votre organisme certifié sur vos réseaux sociaux professionnels et à partager les preuves de qualité. L’objectif est simple : rendre visibles à tous vos publics la qualité de vos prestations. Ainsi, en suivant ces bonnes pratiques et en évitant les erreurs citées, votre site web sera un atout pour convaincre l’auditeur Qualiopi de votre sérieux et de votre conformité aux exigences du référentiel
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